Comment expliquer le succès toujours renouvelé de ce chef-d’œuvre ? Par sa brièveté fulgurante, par la netteté de sa construction, par les passions diverses des marins, des sorcières et des rois qui le traversent ? Sans doute. Mais aussi par la volonté du compositeur de faire accéder le public à une forme nouvelle. Un pari gagné par-delà les siècles : trois cent cinquante ans après la naissance de Purcell, Didon et Énée continue de créer de nouveaux amateurs d’opéra… Ce qu’on pourra vérifier avec ce spectacle, qui revient aux sources de L’Énéide et complète l’opéra d’un prologue s’inspirant de celui (perdu) du livret original.
production : Arcal, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical I coproduction : Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène nationale I avec le soutien : Arcadi Île-de-France, Spedidam, Fondation Orange I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Eh oui, il s’agit bien la légende du roi Arthur… enfin, à peu près. Pour preuve : on y retrouve de la chevalerie, des épées et l’enchanteur Merlin. Et puis des sirènes, une pure et aveugle jeune première, une mémorable chanson à boire, les 242 mesures d’une passacaille d’anthologie, un peuple de glace que réchaufferont les ardeurs de Cupidon, et la célèbre Cold Song popularisée, entre autres, par Klaus Nomi… Un spectacle donné dans la tradition épique néerlandaise, où les interprètes sont tour à tour chanteurs et bateleurs, héros et témoins, pour mieux révéler la saveur de cette fantaisie picaresque.
Tout, ce n’est parfois pas assez : après s'être lancés dans l’intégrale des œuvres de Henry Purcell, Frédérique Chauvet et le BarokOpera Amsterdam font mieux encore : ils inventent un opéra supplémentaire de leur compositeur préféré. “Saga historique, musicale et drolatique”, leur Queen Mary suit la trame des œuvres de la maturité de Purcell, passant du récit épique ou humoristique (en français) au chant, pour raconter une histoire musicale et lyrique de la cour d’Angleterre. “Purcell, courtisan génial, a su sublimer les commandes qui lui étaient imposées. Il transcende son sujet tout comme les formes traditionnelles dont il est l’héritier pour inventer de nouveaux genres musicaux.”
Pierre Henry est parti, sa modernité reste. On pourra le vérifier avec l’Apocalypse de Jean, “son œuvre fétiche, la plus souvent donnée en concert, qu’on peut entendre comme un manifeste, une ‘défense et illustration’ des pouvoirs de la musique concrète”. Ne l’oublions pas, l’Apocalypse est avant tout une révélation, et celle de Pierre Henry, créée en 1968, annonçait les orages électriques à venir. Il aura fallu dix ans d’élaboration, une moisson de “sons spontanés obtenus directement sur la console de mixage par diverses manipulations – moyen détourné de créer des sons électriques sans passer par les gros synthétiseurs de l’époque” pour donner naissance à cet étendard d’une musique différente, que les décennies allaient consacrer, mais qui demeure magnifiquement rebelle. Un Oratorio électronique en cinq temps, à retrouver dans les trois ors de l’Athénée, porté aux sommets par son orchestre de haut-parleurs conduit par Nicolas Vérin, pour un concert électrique, mystique et magnétique.
production : studio de création musicale Son/Ré I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet I avec le soutien de la SACEM
Tentons de résumer : parti au front de la Première Guerre mondiale, un peintre se fait écrivain, comme nous le fait entendre un acteur devenu lecteur, accompagné par trois musiciens, et bientôt métamorphosé en statue de boue, suivant le projet spectaculaire imaginé par un sculpteur et un metteur en scène.
Disons-le peut-être autrement : dans une performance polymorphe, le sculpteur Patrice Alexandre, le compositeur David Chaillou et Jacques Gamblin metteur en scène font entendre les lettres, désespérées et combatives tout ensemble, écrites par Fernand Léger du fond des tranchées de l’Argonne. “Quand on met de la terre sur un être, on ne l’habille pas, peut-être qu’on le dénude”, expliquent les auteurs, attachés à présenter “la transformation sous nos yeux d’un homme libre et vivant en un être peu à peu englouti par la terre, une statue de boue, un monument aux morts.”
Jouer tout Tchekhov… Peut-être est-ce moins titanesque comme entreprise que de jouer tout Shakespeare, mais c’est tout de même considérable. D’autant que, nul ne l’ignore, il y a tout dans Tchekhov – joies, peines, grandeurs, mesquineries, amours et regrets éternels –, alors imaginez : dans tout Tchekhov…
Pour l’avant-dernière étape de ce compagnonnage initié en 2011, Christian Benedetti se confronte à la “première pièce” du répertoire, peut-être la plus méconnue : Ivanov, œuvre d’un Tchekhov de 27 ans. Grâce à une nouvelle traduction est remise à jour la construction première du texte, inquiète, tendue, haletante : “chacun des quatre actes s’achève sur une surprise ou sur un choc. Leur violence va croissant à mesure qu’avance le drame”. Pour le reste, Christian Benedetti conserve le principe qui a fait le succès de ses précédents spectacles : un tempo de jeu rapide, pour un texte servi à l’os. “Ivanov est et sera ce que chacun veut qu’il soit, écrit-il. Il est comme une toile sur laquelle chacun projette ses rêves ou ses fantasmes. Un portrait en forme d’énigme : mélancolie, spleen, déprime, cafard, bourdon, tristesse, angoisse … Et s’il ne s’agissait que du chagrin ?”
Le mythe nous renseigne toujours sur notre actualité – c’est bien à cela qu’on le reconnaît. Suivant ce principe, la metteure en scène Lucie Berelowitsch s’empare du texte de Sophocle et le revisite, avec ses acteurs, à la lumière des préoccupations d’un nouveau siècle, de ses conflits, des ses familles, de ses impossibles sépultures. Lucie Berelowitsch avait déjà offert une mémorable Lucrèce Borgia. Elle se confronte cette fois à une autre forte femme, prise entre les forces conflictuelles du devoir, des passions et du pouvoir. C’est en Ukraine qu’elle a rencontré les Dakh Daughters, un groupe cabaret-punk formé par des musiciennes et comédiennes. Elles seront le chœur ardent d’un spectacle joué en français, en russe et en ukrainien, où se traduit “un climat de sociétés hésitantes, perdues entre un modèle qui a fait son temps et un monde en devenir encore à inventer”. Soit une Antigone devenue une figure multiple et internationale, pour mieux incarner “le thème de la révolte autant que ceux de la justice, de la légitimité et du compromis.”
Spectacle surtitré en Français
production : Les 3 sentiers I coproduction : La Comédie de Caen – Centre dramatique national de Normandie, Théâtre de l’Union – Centre dramatique national du Limousin, Le Trident – Scène nationale de Cherbourg–Octeville, Théâtre Paul Éluard de Choisy-le-Roi –Scène conventionnée pour la diversité linguistique, le Dakh Théâtre et Diya (Ukraine) I avec le soutien de la Drac Normandie, la région Normandie, du Conseil départemental de la Manche et du Conseil départemental du Val-de-Marne, de l’ODIA Normandie, de l’Onda, de l’Institut français et de l’Ambassade de France d’Ukraine, de l’Institut français d’Ukraine et de la Spedidam, l'Adami et la ville de Cherbourg-Octeville.
Ah, l’animal : Gaston, policier poète, est surnommé Azor, comme son chien, mais avec les dames, il n’est point avare de chatteries variées. Mieux, pire : le voilà devenu copain comme cochon avec Kiki-Le-Frisé, célèbre en chef détrousseur des villas huppées… Complétant le bestiaire de cette joyeuse opérette de 1932, on verra galoper des poulets, parader des maquereaux, se faire plumer des pigeons, un monsieur porter des cornes, et une poule au doux blaze de Cloclo la Panthère…
Amoureuse du swing des 30’s, la fine équipe de Ta Bouche et d’Oh la la, oui oui – Emmanuelle Goizé, Gilles Bugeaud et Stéphan Druet – s’entoure de nouveaux complices. Ensemble, ils repiquent au truc avec des couplets de Willemetz et des refrains jazzy de Gabaroche (auteur de quelques succès de Damia ou de Maurice Chevalier), revigorés par l’orchestration d’Emmanuel Bex, virtuose de l’orgue Hammond. Piquante, cette comédie des erreurs, pas de deux à plusieurs entre rupins et voyoucratie, témoigne aussi de l’hédonisme insouciant du Paris l’Entre-Deux-Guerres, quitte aux plus torrides révélations : “une levrette, un soir, croisa sur le trottoir un beau chien policier, boulevard Rochechouart – ce serait mentir de dire qu’ils ne pouvaient pas se sentir.”
Programme
Barbara : Une petite cantate
Claude Debussy :
Ariettes oubliées (Paul Verlaine)
- C’est l’extase langoureuse
- Il pleure dans mon cœur
- L’ombre des arbres
- Paysages belges : Chevaux de bois
- Aquarelles 1 : Green
- Aquarelles 2 : Spleen
Regrets (Paul Bourget)
La Romance d’Ariel (Paul Bourget)
Apparition (Stéphane Mallarmé)
Francis Poulenc
Trois poèmes de Louise de Vilmorin
- Le garçon de Liège
- Au-delà
- Aux officiers de la garde blanche
Björk: The sun in my mouth (E.E. Cummings)
George Crumb
Apparition (Elegiac songs and vocalise for soprano and amplified piano) (Walt Whitman)
- I. The night in silence under many a star
- Vocalise 1: Summer sounds
- II. When Lilacs last in the dooryard bloom’d
- III. Dark mother always gliding near with soft feet
- Vocalise 2: Invocation
- IV. Approach strong deliveress!
- Vocalise 3: Death Carol (« Song of the Nightbird »)
- V. Come lovely and soothing death
- VI. The night in silence under many a star
Cole Porter
Use your imagination
Sing to me guitar
Hélas, contrairement à ce que l’on prétend, les amoureux ne sont pas seuls au monde. Si Amadigi et Oriana n’étaient pas si désirables, peut-être pourraient-ils s’aimer à loisir. Mais, malheur à eux, ils vont déchaîner les ardeurs d’un puissant prince et d’une sublime sorcière… Vengeances, complots, combats singuliers, ténébreux esprits et “fontaine de l’amour véritable”, l’opéra de Haendel déchaîne les forces les plus passionnelles, et fait jaillir les plus déchirantes incantations. “Le grand nombre de situations fortes, voire extrêmes, contenues dans cet opéra élimine les instants décoratifs au profit d’une tension constante”, indique le directeur musical Jérôme Correas. Expert éclairé des œuvres lyriques des XVIIe et XVIIIe siècle, le chef des Paladins rencontre pour la première fois le metteur en scène Bernard Levy, bien connu des spectateurs de l’Athénée. Après avoir touché aux splendeurs du baroque dans Didon et Énée, ce dernier trouve ici l’occasion de “réinterpréter les codes de l’opéra de magie pour les mettre au service d’une esthétique contemporaine très épurée, sans perdre la féérie propre à cette histoire.” Une histoire d’amour, qui est aussi “un opéra de la jalousie, traversé par la souffrance que ressentent les bourreaux, tout comme leurs victimes.”
production déléguée : Les Paladins I coproduction : Théâtre-Sénart - Scène Nationale, Opéra de Massy, CDBM Le Perreux, Arcadi Île-de-France, Compagnie Lire aux éclats I avec le soutien du Conseil régional d’Île-de-France, de l’Arcadi Île-de-France, de l’ADAMI dans le cadre du dispositif 365, de la SPEDIDAM et de la Fondation Singer-Polignac I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Le directeur du théâtre se désole mais ce n’est pas sa faute : “Que voulez-vous que j’y fasse, explique-t-il, si de France il ne nous arrive plus une seule bonne pièce et si nous en sommes réduits à monter des pièces de Pirandello – rudement calé celui qui y comprend quelque chose !” Un directeur du théâtre, qui n’est pas – qu’on se rassure – celui de l’Athénée, mais celui de la pièce de Pirandello, où des acteurs jouent des acteurs, et où des personnages jouent des personnages. Labyrinthique ? Oui, à plaisir, et jusqu’à l’infini, tant cet exercice poignant, tragi-comique, métaphysique et devenu classique, orchestre un jeu constant entre vérité et fiction, doublant une fiction d’une fiction, elle-même recouverte d’une vérité, et ainsi de suite, jusqu’au vertige…
Dans ce qu’on appelle “la vraie vie”, c’est la troupe du Teatro Stabile di Napoli qui donnera ici sa version, tonique et rêveuse, de ce chef-d’œuvre de 1921. “Une pièce qui parle encore à notre conscience contemporaine et nous invite à nous poser les questions les plus importantes et les plus terribles sur la nature, le sens, l’essence même de notre existence”, écrit le metteur scène Luca De Fusco (à moins qu’il ne s’agisse de la prose d’un acteur tenant pour quelque lignes le rôle du metteur en scène).
spectacle surtitré en français
production : Teatro Stabile di Napoli – Teatro Nazionale, Teatro Nazionale di Genova I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Dans un concert entièrement consacré à la mélodie française, Raquel Camarinha et Yoan Héreau vous font découvrir le programme de leur disque Rencontre, fraîchement paru sous le label Naïve.
Ils se parent de Ravel et Klingsor, Delage et Heine, Debussy et Baudelaire, Poulenc et Cocteau, pour vous raconter des histoires de mille et une nuits, d'extase et de splendeur décadente.
Au programme de ce lundi,
Maurice Ravel, Shéhérazade
Maurice Delage, Quatre Poèmes Hindous
Claude Debussy, Cinq poèmes de Baudelaire
Francis Poulenc, Montparnasse et Hyde Park
Francis Poulenc, La Dame de Monte Carlo
Voici une entreprise singulière : faire vivre en 1h40 la folle journée des Noces de Figaro, avec un guitariste pour seul orchestre. Dinguerie ? Et comment ! Et tant mieux ! En parlant, en chantant, en dansant, en jouant tous les personnages plus celui d’une chanteuse dans les coulisses d’un opéra, Romie Estèves compose son propre “schizopéra”, personnel, puissant, poétique, tandis que Jérémy Peret passe de la guitare classique à la guitare électrique, “sans trahir l’écriture originale, y intégrant son esthétique, avec des emprunts aux musiques actuelles, pour créer une partition presque parallèle, faite d’errances et de variations sur les grands thèmes mozartiens.” Un one-woman opéra, où “les convenances, les maniérismes culturels, les travers du show business” sont passés à la question, où Mozart et Beaumarchais s’électrisent, et où il est encore temps de parler d’amour.
production : Compagnie La Marginaire I coproduction : Opéra de Limoges, Théâtre Ducourneau Agen, O.A.R.A. (Office Artistique Région Nouvelle-Aquitaine) I avec le soutien de la Caisse des Dépôts et Consignations, de l’O.A.R.A, de la SPEDIDAM et le département de la Gironde I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Claude Debussy
Trois poèmes de Paul Verlaine (1890)
(La mer est plus belle ; le son du cor ; l’échelonnement des haies.)
Fêtes Galantes II (1893-1904, Paul Verlaine)
Trois poèmes de Stéphane Mallarmé (1913)
Gabriel Fauré
Les berceaux (op. 23, 1882, René François Sully-Prudhomme)
Au bord de l’eau (op. 8 1871, René François Sully-Prudhomme)
Clair de Lune (op.46 1887, Paul Verlaine)
Mandoline (extraits des Mélodies de Venise, op 58, 1891, Paul Verlaine)
Danseuse (extraits de Mirages, op. 113, 1919, René de Brimont)
Après un rêve (op.7 1878, Romain Bussine)
Claude Debussy
Chansons de France (1904, Charles d’Orléans)
Le Promenoir des deux amants (1910, Tristan L’Hermite)
Emmanuel Chabrier
L’île heureuse (1890, Ephraïm Mikhaël)
Chanson pour Jeanne (1886, Catulle Mendès)
Henri Duparc
La Vie antérieure (1884, Charles Baudelaire)
Sérénade (1869, Gabriel Marc)
Chanson triste (1869, Jean Lahor)
Elégie (1874, Thomas Moore)
Lamento (1883, Théophile Gaultier)
Le Galop (1869, Théophile Gautier)
"Anaïs Nin - Une de ses vie" se déroule dans le Paris des années 1930. À cette époque, de nombreux artistes étrangers convergent vers la capitale française pour échapper au carcan de la morale trop restrictive de leur propre pays. Comme les témoins de son histoire, nous assistons à l'évolution de l'auteure Anaïs Nin. Nous suivons le cheminement complexe de son développement, les difficultés inhérentes à sa volonté d'aller au bout de ses ambitions littéraires. Son écriture extrêmement personnelle captive tout autant ses lecteurs qu'elle intimide ses éditeurs.
Dans cette pièce (basée sur l'histoire vraie), Anaïs Nin et Henry Miller se rencontrent et tombent passionnément amoureux. Cependant, la frontière entre l'amour et l'art se révèle être difficile à définir. Bientôt, une relation parallèle se noue entre Anaïs et June, la femme d'Henry Miller.
Alors qu'Anaïs travaille avec son thérapeute pour tenter de comprendre les rouages de ce trio amoureux qui mêle le sexe et l'amour à l'art, son père, jusque-là absent de sa vie, apparaît soudain, troublant davantage encore des frontières mal définies.
Il est alors impossible pour quiconque de savoir qui est amoureux de qui...
Anaïs
Vous n'aimez pas le familier.
Henry
Vos yeux ont l’air de s’attendre à des miracles. Je veux votre honnêteté. Je veux voir vos yeux dans l’amour. J’exigerai tout de vous.
Anaïs
Vous ne l’obtiendrez pas.
... si tant est que quelqu'un soit réellement amoureux. Anaïs et Henry commencent à se demander si au dépend de l'amour, le travail ne serait pas celui qui in fine triomphe toujours, envers et contre tous.
Dans le cadre du festival Le Balcon, sera joué le mythique Jakob Lenz de Wolfgang Rihm, opéra de chambre d’après Büchner, suivant le sort d’un poète romantique et forcément maudit. Jakob Lenz est l'histoire de la déchéance d'un artiste jusqu'à la folie et la schizophrénie.
Spectateurs de l’Athénée, vous avez appris à connaître le peuple du Balcon : musiciens, copains, Maxime Pascal, chanteurs, compositeurs et vidéastes colombiens, scénographes, Alphonse Cemin, techniciens, danseurs, aventuriers électriques… et plus, parce qu’affinités, invités et consorts.
Pour quelques jours de musique et de libertés, Le Balcon prend dans le théâtre ses quartiers, et ce qui est sûr, c’est que rien n’est sûr… Et que tout se passera comme prévu parce qu’on a – avec sagesse sans doute – évité de tout prévoir.
production : Le Balcon
coréalisation : Athénée Théâtre Louis Jouvet
Jakob Lenz est soutenu par l'Adami.
Pour la première édition de son festival, Le Balcon est soutenu par le programme Cerni du Ministère de la Culture, la Caisse des Dépots, la Fondation Fiminco, la Fondation Singer-Polignac, la Sacem, Areitec, Sonic Emotion.
le festival est en partenariat avec
Pierre Henry (1927-2017)
Dracula, ou la musique troue le ciel (2002)
Libre adaptation pour orchestre sonorisé et orchestre de hauts parleurs de Augustin Muller et Othman Louati
d’après Richard Wagner
Voir la page « Production » de l’œuvre, avec dossiers et revue de presse.
Pierre Henri, disparu en 2017, nous a fait entendre une musique différente. Sa radicalité s’exprimait en un élan poétique furieux vers les sonorités que nous ne soupçonnions pas, dont nous détournions notre écoute. Pierre Henri aimait les bruits d’un amour sincère ; les craquements, les grondements, les soupirs. Il était l’un des virtuoses du déplacement du son dans l’espace, à un niveau qu’on peine encore à comprendre tout à fait.
La rencontre du Balcon avec Dracula fut un jalon important, dans notre recherche esthétique et technique d’un répertoire pour orchestre sonorisé. Il faut savoir avant toute chose que l’œuvre fut d’abord composée uniquement pour bande : l’une projetait du Wagner, et l’autre la piste électroacoustique de Pierre Henry.
Augustin Muller et Othman Louati ont donc écrit et adapté cette version pour orchestre sonorisé et orchestre de hauts-parleurs. L’occasion pour Le Balcon, de proposer une mise en perspective de la musique de Wagner et Henry avec les moyens actuels. La captation de David Daurier, réalisée en juin 2017, permet en outre une immersion au cœur de l’orchestre sonorisé ; sa caméra tourbillonne comme les sifflements terrifiants de la partie de Pierre Henry autour des musiciens et du chef.
Grâce à ces mouvements, ce film nous fait ainsi découvrir l’un des secrets du Balcon : la communication physique, précise, exaltée entre un chef d’orchestre, des musiciens, des ingénieurs du son ; une symbiose orageuse.
une production Gingerlemon, Le Balcon, Son/Re et une réalisation de David Daurier I coréalisation : Athénée Théâtre Louis Jouvet
avec le soutien de la Caisse des dépôts et des consignations, d'Areitec et l’aide du programme CERNI du ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation Fiminco et de la Fondation Singer-Polignac
le festival est en partenariat avec
La Soirée mystique est l’occasion unique d’établir un dialogue entre trois siècles : le XIXe, le XXe et le XXIe. Wagner sera suivi par Jonathan Harvey, dont Bhakti (1982) est l’un des chefs-d’œuvre. La troisième œuvre de cette soirée, l’énigmatique Agneau Mystique INNUBA, premier extrait de l’opéra déambulatoire Revelo, qui sera achevé en 2020, l’on ne sait encore pratiquement rien.
Richard Wagner (1813-1883)
Idylle de Siegfried, poème symphonique, WWV103 (1870)
Jonathan Harvey (1939-2012)
Bhakti, pour ensemble de quinze instrumentistes et bande quadraphonique (1982).
Marco Suarez-Cifuentes (1974)
L’Agneau Mystique INNUBA, premier extrait de Revelo (2020)
Création mondiale.
Iris Zerdoud, cor de basset.
Clovis Montes de Oca, trompette.
Avec les voix des enfants de l’atelier théâtre Lilas en Scène. Préparation : Marion Suzanne.
L’Agneau Mystique est développé en collaboration avec Benjamin Matuszewski et Jean-Philippe Lambert, recherche et développement, équipe ISMM (Interaction son musique mouvement) Ircam-STMS, dans le cadre de la résidence en recherche artistique de Marco Suarez-Cifuentes à l’Ircam « Composer les espaces et la perception / REVELO ».
production : Le Balcon I coréalisation : Athénée Théâtre Louis Jouvet
avec le soutien de la Caisse des dépôts et des consignations, d'Areitec et l’aide du programme CERNI du ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation Fiminco et de la Fondation Singer-Polignac
Avec la participation de l'Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (IRCAM)
le festival est en partenariat avec
le festival est en partenariat avec
production : Le Balcon I coréalisation : Athénée Théâtre Louis Jouvet
Pour la première édition de son festival, Le Balcon est soutenu par le programme Cerni du Ministère de la Culture, la Caisse des Dépôts, la Fondation Fiminco, la Fondation Singer-Polignac, la Sacem, Areitec, Sonic Emotion.
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Remerciements à Antonin Rey et Claire Marchal
À l’ombre de la petite colline, la foule hurle sa haine des rats. Pour lui complaire et être réélu, un ministre conclut un pacte avec un inconnu étrange : s’il extermine les rats, il recevra beaucoup d’argent, le ministre le jure sur la tête de sa fille endormie. Mais de quel droit peut-on tuer les rats ? Et croit-il vraiment, le ministre, qu’il peut manquer à sa parole sans entraîner les pires conséquences ?
“Dans Into the little Hill, comme dans tous les contes, tout est à la fois magnifique et effrayant”, écrit le metteur en scène Jacques Osinski. Magnifique, puisque cette subtile et sombre variation sur le Joueur de flûte de Hamelin fait se rencontrer la prose poétique de Martin Crimp, déroulant “des rubans de magnésium et des torrents de métal en fusion”, et la musique précise et emportée de George Benjamin. Effrayant, puisque l’œuvre renvoie, avec une élégante vigueur, à “nos peurs les plus vraies : la peur d’un monde sans valeurs, la peur de perdre notre humanité.” Un opéra hors du temps et contemporain, porté par le remuant Ensemble Carabanchel, qui s’affiche “spontané et perfectionniste”, au service d’“une contre-culture populaire d’avant-garde”.
Into the little hill sera précédé de Flight pour flûte seule de Georges Benjamin, à la flûte : Claire Luquiens
production : Compagnie L’Aurore boréale
coproduction : Opéra de Lille
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Avec le soutien du Fonds de création Lyrique (Sacd), de l'Arcadi, de l'Adami, de la Spédidam et de la ville de Paris
La compagnie l'Aurore Boréale reçoit le soutien du Ministère de la Culture (DGCA) .
Pendant son séjour à Paris, Sir George Benjamin est accueilli à l’Hôtel Scribe.
Henry Purcell - Music for a while
Henry Purcell - Sweeter than rose
Claude Debussy - Chansons de Bilitis
Dmitri Chostakovitch - Six poèmes de Marina Tsetaeva Op.143
George Crumb : The sleeper
Chansons galloises
Chansons écossaises
Chansons anglaises
coproduction : Opéra Louise – compagnie lyrique, NOF – Nouvel Opéra Fribourg, Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Légère, lubrique, carrément débauchée… On évitait Tante Caroline, on se pinçait le nez devant sa porte… jusqu’à ce qu’elle expire. Car miracle post mortem, “l’argent n’a plus d’odeur”, et une appétissante galette de 40 millions et des broutilles serait à se partager entre ses trois vertueuses nièces. Sauf que… il y a un hic, et une clause pernicieuse du testament va mettre à l’épreuve les voies impénétrables du seigneur et de ses ouailles.
Seul opéra achevé d’Albert Roussel, ce Testament scabreux de 1932 fut créé en tchèque à Olomouc – où il dérouta le public –, puis repris quelques années plus tard à l’Opéra-Comique – où quelques spectateurs écrivirent au ministre que soit retiré de l’affiche ce “spectacle déplacé”. Déplacé, vraiment ? Rien ne vieillit mieux que les immuables noirceurs testamentaires, où les histoires d’argent et de famille s’unissent souvent pour le pire. L’occasion pour le compositeur de concocter “une sorte d'opéra bouffe dont les personnages sont complètement grotesques et devraient être joués sans crainte d'exagérer leurs effets”, et que la jeune compagnie des Frivolités livre aujourd’hui aux turpitudes particulières du XXIe siècle.
production : Les Frivolités parisiennes I coproduction : Théâtre Impérial de Compiègne, Les 3 Scènes (Saint-Dizier, Der et Blaize) I avec le soutien de la Caisse des Dépôts, la Fondation Singer-Polignac, la Spedidam, l'Adami, l'Arcadi et la Mairie de Paris I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet I remerciements Théâtre national de la Colline